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relation


posés à un froid excessif, et sans oser mettre à la mer, tant la tempête était forte. Quand elle fut calmée, nous nous embarquâmes et nous naviguâmes pendant trois jours. Comme nous avions emporté peu d’eau, et que les vases qui la contenaient étaient en petit nombre, nous souffrîmes la même privation que nous avions déjà éprouvée. En suivant notre route, nous entrâmes dans une lagune, nous vîmes venir un canot d’indiens ; nous les appelâmes, ils s’approchèrent, et le gouverneur qui était près d’eux, leur demanda de l’eau. Ils dirent qu’il fallait que quelqu’un des nôtres vînt la chercher. Un chrétien grec, nommé Dorotheo Theodoro, dit que, quelque chose qui put arriver, il irait avec eux. Le gouverneur et d’autres personnes voulurent l’en dissuader ; mais il s’obstina à les suivre. Il s’en alla donc en emmenant un nègre : les Indiens laissèrent en otage deux des leurs. Le soir les Indiens revinrent et nous rapportèrent nos vases vides sans ramener