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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


la rivière des Palmes. Chaque jour notre soif et notre faim augmentaient, car nos vivres étaient en petite quantité et diminuaient considérablement. L’eau vint à nous manquer : les outres que nous avions faites avec les cuisses des chevaux, s’étant pourries, nous devinrent tout à fait inutiles. Quelquefois nous entrions dans des baies et dans des golfes qui s’étendaient fort avant dans les terres. Tous avaient fort peu d’eau, et paraissaient très-dangereux : nous les parcourûmes pendant trente jours ; quelquefois nous rencontrions des pêcheurs indiens, gens pauvres et misérables. Au bout de ce terme, le besoin d’eau se faisant sentir plus que jamais, et nous trouvant près de terre, nous entendîmes un canot qui s’approchait : nous le voyions déjà et nous espérions qu’il allait nous parler ; mais il ne daigna pas venir plus près de nous, et malgré nos cris, les gens qui le montaient ne se détournèrent pas de leur route, et ne nous regardèrent même pas. La nuit nous empêchant