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relation


d’aller chercher la mer, et ce village d’Haute, dont on nous avait parlé. Nous nous mîmes en marche vingt-cinq jours après notre arrivée. Le premier jour nous traversâmes des lacs sans rencontrer un seul Indien ; le second nous trouvâmes un marais très-difficile à passer. Nous avions de l’eau jusqu’à la poitrine, et il était rempli d’arbres déracinés. Quand nous fûmes parvenus au milieu, une multitude d’indiens nous attaquèrent, les uns étaient embusqués derrière les arbres pour que l’on ne les vit pas, d’autres étaient sur des arbres renversés. Ils commencèrent par lancer des flèches, nous blessèrent beaucoup de monde et des chevaux, et ils firent prisonnier notre guide avant que nous ne fussions sortis de l’eau. Lorsque nous fûmes dehors ils nous poursuivirent pour nous couper le passage, de sorte qu’il n’y eut aucun avantage pour nous de quitter le marais et de les combattre, parce qu’aussitôt ils y rentraient, et de là ils blessaient nos troupes et nos chevaux.