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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


cultivé et les habitants très-disséminés. Plus avant dans l’intérieur on trouvait de grands lacs, d’épaisses forêts, de vastes déserts inhabités.

Nous leur demandâmes quelles villes et quelles sortes de vivres il y avait dans la contrée du sud : ils nous dirent que de ce côté, à neuf journées de marche de la mer, on trouvait un village nommé Haute, dont les habitants avaient beaucoup de maïs, de haricots, des callebasses, et que, comme ils vivaient près de la mer, ils prenaient du poisson, et qu’ils étaient leurs alliés. Voyant la misère de ce pays et le mal que tous les jours les naturels nous faisaient, car la guerre ne cessait pas, ils blessaient nos soldats et nos chevaux quand nous allions chercher de l’eau, en s’apostant derrière les lacs, et cela avec tant de sûreté, que nous ne pouvions pas les atteindre, car ils se cachaient, nous lançaient des flèches, et nous tuèrent même un gentilhomme de Tescuco, nommé don Pedre, qui accompagnait le commissaire. Nous résolûmes donc de partir,