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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


rendîmes au Seigneur des grâces infinies de nous avoir secourus dans un si grand besoin. Nous n’étions pas encore faits à la misère ; outre la fatigue de la marche, la faim nous avait extrêmement affaiblis. Après trois jours de repos, le contador, le contrôleur, le commissaire et moi nous nous réunîmes pour prier le gouverneur d’envoyer à la mer chercher un port : les Indiens disaient qu’elle n’était pas trés-éloignée. Il nous répondit de ne point lui parler de cela, qu’elle était à une trop grande distance, et, comme j’insistais plus que les autres, il me dit d’y aller moi-même à pied avec quarante hommes et de chercher un port. Je partis le lendemain avec le capitaine Alonzo Castillo et quarante soldats de sa compagnie. Nous marchâmes jusqu’à midi ; nous parvînmes à des dunes situées sur les bords de la mer qui nous parut pénétrer très-avant dans les terres. Nous fîmes une demi-lieue sur des bas-fonds, en ayant de l’eau jusqu’à mi-jambes, obligés de