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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


amenés. Dans tous ces embarras nous abandonnâmes nos arcs, nos turquoises, nos bourses, beaucoup de flèches et nous oubliâmes les cinq émeraudes qui furent perdues. Nous donnâmes aux chrétiens une grande quantité de manteaux de vaches et d’autres objets que nous avions. Nous vîmes les Indiens excessivement affligés : nous leur dîmes de retourner chez eux, de se tranquilliser, et de semer leurs maïs. Ils ne voulaient pas y consentir, et refusaient de nous quitter comme avaient fait les autres Indiens, redoutant de mourir en route. Ils disaient que dans notre compagnie ils n’avaient pas peur des chrétiens ni de leurs lances. Les chrétiens étaient extrêmement fâchés de tout cela, ils faisaient dire aux naturels, par les interprètes, que nous étions leurs compatriotes, qu’ils nous avaient perdus depuis longtemps, que nous n’avions ni bonheur ni courage, qu’ils étaient les maîtres du pays, et qu’il fallait leur obéir. Cependant les Indiens ne faisaient au-