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relation


la moitié des hommes, toutes les femmes et les enfants, et que ceux qui avaient pu s’échapper étaient encore en fuite. Nous les voyions si effrayés, qu’ils n’osaient s’arrêter nulle part, encore moins travailler à la terre ; ils n’y pensaient même pas. Ils semblaient décidés à se laisser mourir, préférant finir ainsi que d’être traités aussi cruellement qu’ils l’avaient été. Ils paraissaient nous voir avec beaucoup de plaisir ; cependant nous craignions qu’en arrivant chez les naturels qui étaient près des chrétiens, et en guerre avec eux, ils ne se vengeassent sur nous en nous maltraitant. Lorsque Dieu nous permit d’y arriver, ces Indiens eurent pour nous la même crainte et le même respect que les autres ; ce dont nous ne fûmes pas faiblement étonnés. Cela prouve que, pour convertir ces gens et pour les soumettre à votre majesté impériale, il faut les traiter avec douceur ; et que c’est le seul moyen d’y parvenir. Ils nous conduisirent dans un village, qui est sur la crête d’une montagne :