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relation


des lances et des épées, et qu’ils avaient tué deux naturels à coups de lances. Nous nous informâmes le plus adroitement possible de ce qu’avaient fait ces hommes : ils nous racontèrent qu’ils avaient été à la mer, qu’ils avaient mis leurs lances dans l’eau, qu’eux-mêmes s’y étaient mis ensuite, et que jusqu’au coucher du soleil ils les avaient vus sur l’eau. Nous remerciâmes Dieu avec ardeur de ce que nous entendions ; car cela nous fit concevoir l’espérance d’avoir des nouvelles des chrétiens. D’un autre côté, nous étions extrêmement affligés, pensant que ce ne pouvaient être que des gens qui étaient venus par mer faire des découvertes. Enfin nous eûmes sur eux des rapports si certains, que nous nous remîmes en route avec plus d’ardeur encore ; et plus nous avançâmes, plus nous entendîmes parler d’eux. Nous dîmes aux naturels que nous allions chercher ces gens afin de leur dire de ne pas les tuer, de ne pas les mettre en esclavage, ni les arracher à leur pays ;