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relation


serve et d’autorité ; pour cela nous ne leur parlions que rarement. Le nègre était toujours chargé de s’entendre avec eux ; c’était lui qui prenait des informations sur la route que nous voulions suivre, sur les peuplades et sur tout ce que nous voulions savoir. Nous traversâmes beaucoup de nations différentes, et Dieu ne cessa de nous protéger ; car toujours nous les entendions et nous nous faisions comprendre. Nous nous exprimions par signes, ces gens nous répondaient de même, et avec autant de facilité que s’ils avaient parlé notre langue et nous la leur. Nous en connaissions six, mais nous ne pouvions pas nous en servir dans tous les endroits ; puisque nous en trouvâmes plus de mille différentes dans toute cette contrée.

Ceux qui étaient en guerre faisaient à l’instant la paix pour venir nous recevoir et nous porter tout ce qu’ils possédaient, si bien que nous les laissâmes tous en paix. Nous leur fîmes entendre par signes qu’il y