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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


commencèrent à tomber malades à cause de la famine et des maux excessifs que nous avions soufferts dans les montagnes, qui étaient très-escarpées et difficiles à gravir. Ils nous conduisirent dans une plaine au pied de ces montagnes. On vint nous y recevoir de fort loin, et nous fûmes accueillis comme nous l’avions déjà été. Les Indiens firent tant de présents à ceux qui nous accompagnaient, que, ne pouvant pas les emporter tous, ils en laissèrent la moitié. Nous dîmes à ceux qui avaient fait ces présents de les reprendre dans la crainte qu’ils ne fussent perdus. Mais ils nous répondirent qu’ils ne voulaient pas le faire parce qu’il n’était pas dans leur usage, une fois qu’ils avaient donné quelque chose, de le reprendre ; que ces objets n’avaient plus de prix pour eux, et qu’ils les laisseraient perdre. Leur ayant dit que notre intention était de nous mettre en marche au coucher du soleil, ils répondirent que les peuplades étaient fort éloignées. Nous leur ordonnâmes d’aller