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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


autrement ils n’en auraient pas mangé. Souvent nous avions avec nous de trois à quatre mille personnes, ce qui nous donnait un mal extrême, car chaque individu venait nous faire faire le signe de la croix et souffler sur ce qu’il voulait manger ou boire, ou nous demander permission pour faire tout autre chose. Les femmes nous apportaient des tunas, des araignées, des vers, et tout ce qu’elles pouvaient se procurer ; car, bien qu’elles mourussent de faim, elles nous donnaient la moindre chose qu’elles trouvaient. Nous passâmes avec ces Indiens une rivière qui descendait du nord. Après avoir traversé des plaines pendant trente lieues, nous trouvâmes beaucoup de naturels qui vinrent au-devant de nous et qui nous reçurent comme les autres.