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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


venant. Ils nous portaient sur la route un grand nombre de présents.

On m’amena de ce village un homme qui depuis longtemps avait reçu une flèche dans l’épaule droite, et dont la pointe était entrée au-dessus du cœur. Il disait que depuis cette époque il en était malade : la flèche lui avait traversé un cartilage. Au moyen d’un couteau que j’avais, je lui ouvris la poitrine jusqu’au cartilage ; je vis que la pointe de la flèche avait traversé, et qu’il était très-difficile de l’extirper ; je coupai davantage, j’introduisis la pointe de mon couteau ; enfin, je retirai la flèche avec bien de la peine. Elle était très-grande et faite avec un os de cerf. En ma qualité de médecin, je cousis la blessure : le sang coulait sur moi, je l’étanchai avec la raclure d’un cuir. Aussitôt que j’eus extirpé cette pointe de flèche, on me la demanda : je la donnai, tout le monde vint la voir, puis ils l’envoyèrent aux habitants de l’intérieur, pour qu’ils la vissent aussi. On