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relation


ter, ils leurs prenaient ce qu’ils possédaient et ne laissaient rien dans leurs maisons. Nous fûmes extrêmement peinés de voir traiter ainsi des gens qui nous accueillaient si bien, craignant que cette manière d’agir n’occasionnât des querelles ; mais nous ne pouvions l’empêcher, et nous n’osions pas punir les coupables. Nous fûmes donc obligés de le supporter, jusqu’à ce que nous eussions acquis plus d’autorité sur eux. Ces mêmes Indiens qui perdaient ce qu’ils possédaient, nous disaient, pour nous consoler, de ne pas nous affliger de ce qui leur arrivait ; qu’ils étaient si contents de nous avoir vus, qu’ils regardaient ce qu’ils avaient perdu comme bien employé, et que d’autres naturels, qui étaient fort riches, compenseraient cette perte. Pendant notre voyage, les gens qui nous suivaient nous incommodaient beaucoup ; et, malgré tous nos efforts, nous ne pouvions leur échapper, tant ils étaient empressés de venir nous toucher.