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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


bitants vinrent nous recevoir en poussant des cris épouvantables. Ils se donnaient des coups sur le visage, et portaient des calebasses percées dans lesquelles étaient des pierres : c’était pour nous faire un bon accueil ; car ils ne s’en servent que dans leurs danses ou pour guérir les malades. Les hommes seuls osent y toucher ; ils prétendent que ces calebasses ont certaine vertu, et qu’elles descendent du ciel parce que le pays n’en produit pas. On ignore d’où elles viennent ; ce sont les rivières qui les amènent en descendant. Ils étaient si animés, que pour arriver les premiers afin de nous toucher, ils se bousculaient les uns les autres, et nous incommodaient tellement, que peu s’en fallut qu’ils ne nous étouffassent. Ils ne nous permirent pas de poser le pied à terre, ils nous emportèrent à leurs maisons ; enfin ils nous obsédèrent tellement, que nous nous réfugiâmes dans les cabanes qu’ils nous avaient construites, et nous ne voulûmes pas consentir qu’ils nous fissent fête ce soir-là