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relation


farine de mesquiquez ; c’est un fruit qui ressemble aux caroubes, lorsqu’il est sur l’arbre. Il est fort amer : on le mange mêlé avec de la terre, alors il est doux et fort bon. Voilà comme les Indiens s’y prennent pour le rendre mangeable : ils font dans la terre un trou de la profondeur qu’ils jugent convenable, ensuite ils y mettent ces fruits, et avec un pieu gros comme la jambe et long d’une brasse et demie, ils les pilent jusqu’à ce qu’ils soient réduits en pâte. Lorsque cette pâte est mêlée avec la terre du trou, ils la retirent, mettent d’autres fruits et recommencent à piler. Ils recueillent ensuite le tout dans un vase semblable à un cabas, et ils y versent assez d’eau pour couvrir entièrement la pâte. Celui qui l’a pilée la goûte, et, s’il ne la trouve pas assez douce, il recommence le travail jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’amertume. Chacun s’asseoit alors autour du vase, et en prend ce qu’il peut avec les mains. Ils font sécher les pépins et les écorces sur des