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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


une dans laquelle regarde ici se dit : arre acà[1], un chien, xo. Dans toute cette contrée ils s’enivrent avec une fumée qu’ils achètent au prix de toutes leurs richesses. Ils boivent une liqueur qu’ils fabriquent avec les feuilles d’un arbre qui ressemble à l’yeuse. Ils les font bouillir dans des pots qu’ils remplissent d’eau. Lorsqu’elles ont jeté deux bouillons, ils transvasent l’eau et la laissent refroidir dans une calebasse coupée par le milieu ; mais, si elle est très-écumeuse, ils la boivent aussi chaude que possible. Depuis le moment qu’ils la retirent du vase, ils poussent des cris continuels, en disant : qui veut boire. Aussitôt que les femmes entendent ces cris, elles s’arrêtent sans oser dire une parole, quand même elles seraient chargées d’un fardeau pesant, et si par hasard quelques-unes d’elles fait un mouvement, ils l’outragent, lui donnent des coups de bâtons, et

  1. C’est sans doute parce que ces mots ressemblent au cri des muletiers espagnols que l’auteur les cite.