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saignée, séparait les membres, les réunissait, imposait les mains sur leurs blessures, et ces gens prétendaient qu’à l’instant même ils étaient guéris. Souvent, pendant leurs danses, cet être leur apparaissait vêtu en femme et quelquefois en homme, et quand il lui prenait fantaisie, il enlevait leur maison en l’air, retombait avec ces maisons et les renversait. Ils nous racontèrent que plusieurs fois ils lui avaient offert des aliments ; mais que jamais il n’avait mangé : qu’ils lui avaient demandé d’où il venait, où était sa demeure, et qu’il avait répondu, en montrant une crevasse dans la terre, qu’il habitait là, en bas. Nous nous primes beaucoup à rire en les entendant raconter ces choses ; mais, voyant que nous ne les croyions pas, ils allèrent chercher un grand nombre de ceux que cet homme avait pris, disaient-ils, et nous reconnûmes les traces des blessures qu’il avait faites dans les endroits indiqués, et de la manière dont nous l’avons racontée. Nous leur