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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


leurs ne mourrait si nous restions toujours avec eux.

Ces Indiens et ceux avec qui ils se trouvaient, nous contèrent une chose fort extraordinaire, et qui, d’après leurs calculs, a pu arriver quinze ou seize ans auparavant. Ils prétendent qu’un petit homme, qu’ils croyaient barbu, quoiqu’ils n’eussent pas pu voir son visage, voyageait dans ce pays. Ils le nommaient dans leur langue, chose mauvaise. Lorsque cet homme venait chez eux, leurs cheveux se hérissaient ; ils tremblaient et ils voyaient à la porte de leurs maisons un tison enflammé. L’homme entrait, prenait tout ce qui lui faisait plaisir, leur faisait trois grandes blessures dans les flancs avec un caillou, large comme la main, et de la longueur de deux palmes. Puis il introduisait sa main dans ces blessures, retirait les intestins, coupait un boyau à la longueur d’un palme plus ou moins, et le jetait dans le feu. Il leur faisait trois autres blessures au bras et à la