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d’eux, et de supplier le Seigneur de les conserver toujours en bonne santé ; puis ils s’en allèrent comme les gens les plus contents du monde, après nous avoir donné tout ce qu’ils avaient de mieux. Nous restâmes huit mois avec les Avavares. Nous calculions le temps par les lunes. Pendant ce temps-là on vint nous chercher de tous les côtés, et l’on disait que véritablement nous étions les enfants du soleil. Jusqu’alors Dorantès et le nègre n’avaient pas guéri de malades ; mais les nombreuses importunités que l’on nous faisait éprouver en venant de côté et d’autre pour nous chercher, furent cause que nous devînmes tous médecins. Cependant je jouissais de la plus grande réputation à cause de mon intrépidité à entreprendre toute espèce de guérison. Nous ne traitions jamais personne sans que les malades ne finissent par nous dire qu’ils se portaient bien, et ils étaient si persuadés de guérir quand nous les soignions, qu’ils croyaient positivement que personne des