Page:Cabeza de Vaca - Relation et Naufrages, trad. Ternaux-Compans, Arthus Bertrand, 1837.pdf/181

Cette page n’a pas encore été corrigée
170
relation


et des peaux : cela avait eu lieu lorsque je m’étais réuni aux chrétiens. Il fallut donc aller avec eux : Dorantes et Estevanico m’accompagnèrent. Quand j’arrivai près de leur cabane, je m’aperçus que le malade était déjà mort. Beaucoup de monde était dehors et versait des larmes : la cabane était abattue, ce qui est un signe du décès du maître. Je trouvai que cet Indien avait les yeux retournés ; on ne sentait plus de pouls, et l’on remarquait tous les caractères de la mort : tel fut mon avis et celui de Dorantès. Je levai une natte qui couvrait le mort, et je suppliai le Seigneur le mieux que je pus de rendre la santé à cet homme et à tous les malades. Je le bénis plusieurs fois ; je soufflai plusieurs fois sur lui ; ils m’apportèrent son arc et me donnèrent un cabas de tunas pilées. On m’amena beaucoup d’autres Indiens qui souffraient des étourdissements, et l’on me donna deux autres paniers de tunas, je les remis aux Indiens qui voyageaient