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transportent des charges. Le jour où ils arrivent, ils tuent les cerfs et tous les animaux qu’ils peuvent trouver, et ils consomment leur bois à préparer leur nourriture et à faire des feux pour se défendre contre les moustiques. Le lendemain ils se remettent en route. Lorsqu’ils partent, ils sont si couverts de morsures d’insectes, qu’ils semblent des lépreux. C’est par des moyens aussi pénibles, qu’ils assouvissent leur appétit deux ou trois fois par an, et comme je m’y suis trouvé, je puis affirmer qu’il n’y a pas de maux au monde qui soient comparables à ceux-là. On rencontre dans l’intérieur beaucoup de cerfs, d’oiseaux de différentes espèces et d’animaux dont j’ai déjà parlé. Ils ont aussi des vaches ; j’en ai vu trois fois et j’en ai mangé ; elles m’ont paru être aussi grandes que celles d’Espagne. Leurs cornes sont plus petites que celles des vaches des Maures ; leur poil est très-long, semblable à la laine de nos moutons qui changent de pâturage : elle est de dif-