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que de s’exposer à ce que l’enfant qui naîtrait d’elles devint leur ennemi. Nous leur demandâmes pourquoi ils ne les mariaient pas dans leur famille : ils répondirent que c’était un crime de se marier entre parents, qu’il valait mieux tuer leur fille que de le permettre ou de les donner aux ennemis. Il n’y a dans tout le pays que ces Indiens et les Yguazes qui aient cette coutume. Lorsqu’ils veulent se marier, ils achètent des femmes à leurs ennemis au prix du meilleur arc qu’ils puissent se procurer, et de deux flèches pour chaque femme ; s’ils n’ont pas d’arc, ils donnent un filet d’une brasse de large sur autant de long. Ils tuent aussi leur fils, et ils achètent ceux des autres peuplades. Leur mariage ne dure qu’autant qu’ils en sont satisfaits : ils le rompent pour une bagatelle.

Dorantes ne resta que peu de jours chez ces gens, et il prit la fuite. Castillo et Estevanico se rendirent dans l’intérieur du pays chez les Yguazes. Tous ces gens tirent de l’arc ; ils