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relation


sur le rivage opposé. Les chrétiens, considérant la rigueur de la saison, c’était au mois de novembre, s’arrêtèrent dans une forêt où ils trouvèrent du bois, de l’eau, et sur le rivage quelques crabes et des coquillages. Cependant ils commencèrent à mourir de faim et de froid, les uns après les autres. Pentoja qui était resté en qualité de lieutenant, les traitait fort mal. Soto Major, frère de Vasco Porcallo, natif de l’île de Cuba, qui faisait partie de l’expédition en qualité de mestre de camp, ne pouvant souffrir Pentoja, se révolta contre lui, et lui asséna un coup de bâton qui le tua. Voilà comme leur nombre diminuait. Ceux qui restaient en vie faisaient rôtir les morts. Le dernier qui succomba fut Soto Major ; Esquivel le fît rôtir, et il vécut de ce cadavre jusqu’au 1er mars. A cette époque, un Indien de ceux qui avaient pris la fuite quand les chrétiens étaient arrivés, vint voir si tous étaient succombés, et il emmena Esquivel. C’est