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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


jusqu’à une anse d’une lieue de largeur et profonde de tous côtés ; nous crûmes reconnaître que c’était celle que l’on nomme du Saint-Esprit. Nous aperçûmes de l’autre côté un Indien qui venait pour voir les nôtres : il nous dit que plus avant il y avait trois hommes comme nous, et il nous donna leurs noms ; lui ayant demandé ce qu’étaient devenus les autres, il nous répondit qu’ils étaient morts de faim et de froid. Il ajouta que les Indiens qui marchaient en avant avaient tué par passe-temps Diégo Dorantes, Valdevieso et Diégo de Huelva, parce que ceux-ci étaient allés d’une maison à une autre ; et, que les Indiens leurs voisins, chez lesquels était encore le capitaine Dorantes, avaient tué Esquivel et Mendès à la suite d’un songe. Nous leur demandâmes quelle vie menaient les Espagnols qui avaient survécu : ils nous répondirent qu’ils étaient fort maltraités, que les jeunes gens, qui chez eux sont très-désœuvrés et d’un méchant caractère, et les autres