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ensemble, s’élancent avec fureur, le poignard à la main, dans les rues, et frappent sans distinction tout ce qu’ils rencontrent, jusqu’à ce qu’une foule armée se réunissant contr’eux, les extermine enfin comme des bêtes farouches.

Nous ramenons ici l’action des narcotiques en général, à certains effets qui leur sont communs à tous ; et véritablement ces substances ont toutes entr’elles plusieurs points de ressemblance. Cependant, si l’on traitoit expressément de leurs propriétés, il faudroit sans doute, pour une entière exactitude, distinguer et classer leurs différences qui sont nombreuses et remarquables. Ainsi, l’on trouveroit que les uns paroissent agir plus directement sur l’estomac, et ne causer des vertiges qu’en soulevant ce viscère ; que d’autres occasionnent une constriction, une sécheresse, une ardeur de gorge particulières. Il en est dont l’action est très-durable ; il en est qui n’agissent que d’une manière fugitive. Quelques-uns ont un effet stimulant plus marqué ; quelques autres, au contraire, ne paroissent guère opérer que comme stupéfians.

De tous les narcotiques, l’opium, quand