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sieurs pendus. Il paraît d’ailleurs que, dans les pays chauds, le même phénomène se présente quelquefois chez les personnes qui meurent de maladies convulsives ; et dans nos climats, on l’a observé chez quelques épileptiques morts, pendant un très-violent accès.

L’abus des narcotiques c’est-à-dire leur usage habituel, contribue beaucoup à hâter cette vieillesse précoce, si commune dans les pays chauds. On sait que des excitations réitérées suffisent seules pour affoiblir le système nerveux. Ces excitations ont un effet beaucoup plus dangereux, lorsqu’elles se trouvent combinées avec d’autres impressions qui émoussent directement la sensibilité : elles deviennent infiniment plus funestes encore dans le cas particulier dont nous parlons maintenant, par la direction plus forte du sang vers l’organe cérébral, dont les vaisseaux, naturellement foibles, se dilatent bientôt outre mesure, en cédant à son impulsion. L’usage habituel des narcotiques énerve donc avant le temps ; il dispose à l’apoplexie, à la paralysie ; il frappe le cerveau d’un engourdissement, qui, ne pouvant être dissipé que momentanément, et par