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certains organes particuliers. Enfin, des expériences nombreuses nous ont appris que parmi les substances qui peuvent être appliquées au corps vivant, il en est dont l’action s’exerce sur un genre particulier de forces, sur un, ou sur plusieurs organes spéciaux, sur un certain ordre de fonctions. Ainsi, l’impression de quelques miasmes contagieux détruit sur-le-champ, la sensibilité du système cérébral. Il en est d’autres dont l’action se porte directement sur les forces musculaires. La morsure du boïquira, ou serpent à sonnettes, fait tomber toutes les parties et toutes les humeurs dans un état de dissolution putride : la morsure du naïa, ou lunetier, produit des convulsions et une espèce de gangrène sèche dans la partie mordue : celle de l’aspic, ou vipère égyptienne, cause un profond sommeil. Ainsi, l’aloës, pris intérieurement, pousse en plus grande abondance, ou avec plus d’impétuosité, le sang vers les parties inférieures. Enfin, pour ne pas trop multiplier les exemples, les cantharides portent spécialement et directement leur action sur les voies urinaires et sur le système entier des organes de la génération.