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opiniâtres dans tout le système glandulaire, des maladies cutanées, plus ou moins douloureuses, ou désagréables, mais qui toujours impriment au système nerveux, un mouvement habituel d’irritation. Or, cette irritation produit, à son tour, des appétits bizarres, quelquefois des penchans funestes et cruels.

Je ne parle pas même dans ce moment de certaines lèpres causées par l’usage inconsidéré de quelques espèces de poissons, pris dans le temps du frai ; maladies terribles, qui portent le trouble dans toutes les fonctions, inspirent une espèce de fureur pour les plaisirs de l’amour, et peuvent, par l’état de mal-aise et par les excitations désordonnées qu’elles occasionnent, pousser leurs malheureuses victimes à des actes redoutables de désespoir. Ces faits étoient observés autrefois assez fréquemment dans différens pays : ils sont devenus beaucoup plus rares, à mesure que la police s’est perfectionnée, que l’aisance plus générale a permis de suivre, dans le système de vie, les règles d’une plus sage diététique, et que le goût de la propreté, soit sur les personnes, soit dans l’intérieur des maisons, est devenu plus général.