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Les substances animales ont sur l’estomac une action beaucoup plus stimulante que les végétaux : à volume égal, elles réparent plus complètement et soutiennent plus constamment les forces. Il y a certainement une grande différence entre les hommes qui mangent de la chair, et ceux qui n’en mangent pas. Les premiers sont incomparablement plus actifs et plus forts. Toutes choses égales d’ailleurs, les peuples carnivores ont, dans tous les temps, été supérieurs aux peuples frugivores, dans les arts qui demandent beaucoup d’énergie et beaucoup d’impulsion. Non-seulement ils sont plus courageux à la guerre ; mais ils déploient en général, dans leurs entreprises, un caractère plus audacieux et plus obstiné. Il est vrai que la nature semble avoir voulu que, dans certains climats, les hommes se nourrissent préférablement de substances animales. Dans les climats opposés, les végétaux peuvent suffire seuls à la réparation journalière ; et peut-être, ils conviennent mieux. Sous les zones glaciales, il faut des alimens qui reproduisent beaucoup de chaleur, qui, par une digestion plus difficile et plus lente, entretiennent l’action vigoureuse de l’estomac,