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celle que l’on peut tirer de l’état actuel de nos connoissances.

Il ne nous reste plus qu’à parler sommairement, comme nous l’avons promis, de la réaction du moral sur le physique, et des tempéramens acquis qui en sont l’effet. C’est ce que nous allons faire dans les deux Mémoires suivans, qui termineront notre travail.

ONZIÈME MÉMOIRE.
De l’influence du moral sur le physique.
§. I.
Introduction.

Dès qu’un mouvement imprimé se prolonge, il faut nécessairement qu’il s’y établisse un ordre quelconque ; soit que ce mouvement existe seul, soit qu’il en domine d’autres qu’il modifie, et avec lesquels il se combine.

Si la matière n’avoit que la seule propriété d’être mue, et si elle n’étoit pas susceptible d’en acquérir d’autres, il ne pourroit s’établir entre ses parties, que des rapports de situation.

Mais dès qu’elle a un grand nombre de propriétés différentes, et qu’elle est capable d’en acquérir une multitude de nouvelles, par l’effet de combinaisons postérieures, il doit naître une foule de séries de phénomènes très-divers ; mais tous enchaînés entre eux, et tous dépendans du premier mouvement.

Il est donc bien inutile de supposer à chacune de