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sibles ; et quoique vraisemblablement il y en ait de très-réelles, qui nous échappent, ces cas doivent être rangés dans la même classe que ceux qui tiennent purement aux habitudes vicieuses du système cérébral.

Du Sommeil en particulier.
§. I.

Le sommeil, comme tous nos besoins et toutes nos fonctions, a un caractère de périodicité : cela dépend des lois les plus générales de la nature.

Mais indépendamment de cette circonstance, l’assoupissement est provoqué directement par l’application de l’air frais, par un bruit monotone, par le silence, l’obscurité, les bains tièdes, les boissons raffraîchissanles, les liqueurs fermentées, les narcotiques, le froid excessif ; en un mot, par toutes les circonstances capables d’émousser les impressions, ou d’affoiblir la réaction du centre nerveux commun sur les organes.

Une lassitude légère appelle le sommeil.

Un état de foiblesse médiocre, le favorise : mais il faut que cette foiblesse ne soit pas trop grande, et qu’elle porte sur les organes moteurs, non sur les forces radicales du système nerveux.

Enfin, c’est le reflux des puissances nerveuses vers leur source, qui constitue et caractérise le sommeil.

Mais les impressions ne s’émoussent pas toutes à-la-fois, ni au même degré.

Les sens ne s’assoupissent que successivement, et moins profondément les uns que les autres.