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Dans les affinités animales, la sphère de sa puissance s’agrandit encore.

Dans la formation de l’embryon, il se forme un centre de gravité vers lequel les principes se portent avec choix, autour duquel ils s’arrangent dans un ordre déterminé.

La tendance des principes vers ce centre, est une suite des lois générales de la matière : leur attraction élective est une suite des caractères qu’elle a contractés dans ces transformations antérieures, et des circonstances. Les propriétés nouvelles résultent de l’ordre qui s’établit, ou, en d’autres termes, de l’organisation.

§. III.

Dans la formation du corps organisé, il se forme un centre de gravité.

La preuve en est que, dans le végétal, ce n’est qu’en isolant du corps entier, la partie capable de le reproduire, en lui donnant une existence à part, qu’on la met en état de se transformer en un végétal de la même espèce.

Dans les polypes, il n’est aucune partie de l’animal qui, dès qu’elle en est séparée, ne soit capable de le reproduire tout entier.

Dans des animaux plus parfaits, les organes se forment successivement. Quelques-uns, même, se forment à diverses reprises, et par portions séparées.

Les deux ventricules du cœur restent d’abord isolés avec leurs oreillettes respectives. Puis on les voit s’avancer l’un vers l’autre, se pressentir et s’appeler, par de vives oscillations ; et dans une dernière secousse s’approcher et s’unir pour toujours.