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Il peut dénaturer leurs espèces, et en faire éclore de nouvelles.

Dans des matières préparées par l’art, telles que le vinaigre, le carton, les reliures de livres, l’homme fait naître des animaux qui n’ont point d’analogues dans la nature.

Dans les végétaux, dans les animaux malades, il naît d’autres animaux. On les observe souvent à moitié formés.

Ainsi, si l’on veut supposer la nécessité de ce qu’on appelle des germes, il faut supposer aussi, que ceux de toutes les espèces possibles, sont répandus par-tout, ce qui est, au fond, la même chose, que dire, que toutes les parties de la matière sont susceptibles de tous les modes d’organisation.

Toutefois, il paroît que les matières végétales ne produisent immédiatement que des animaux dépourvus de nerfs et de cerveau.

L’homme, et les autres grands animaux, ont-ils pu, dans l’origine, être formés de la même manière que ces ébauches grossières d’animalcules ? Nous l’ignorerons toujours. Le genre humain ne peut rien savoir de son origine et de sa formation.

Ce qu’il y a de sûr, c’est que beaucoup de ces petits animaux, nés spontanément, se reproduisent ensuite, par voie de génération ; et que, d’ailleurs, tout atteste, que beaucoup d’espèces ont été fort altérées, que d’autres se sont perdues, que l’état du globe a beaucoup changé, et qu’il est d’une prodigieuse antiquité.

§. III.

Nous voyons de même, la matière redescendre