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De la Vie animale.
§. II.

Nous ne pouvons avoir aucune idée exacte des forces actives et premières de la nature.

Les causes qui déterminent l’organisation de la matière, dépendent des causes premières ; elles nous sont également inconnues, et vraisemblablement elles le seront toujours.

Cependant les conditions nécessaires pour que la vie se manifeste dans les animaux, ne sont peut-être pas plus impossibles à découvrir que celles d’où résulte la composition de l’eau, la formation de la foudre, de la grêle, de la neige, et la production de tant de combinaisons chimiques, qui ont des propriétés bien différentes de celles des élémens qui les composent.

Nous savons déjà que la distinction que Buffon s’est efforcé d’établir entre la matière morte et la matière animée, n’est pas fondée.

Les végétaux peuvent vivre et croître par le seul secours de l’air et de l’eau ; et ces substances, transformées par la végétation en des substances nouvelles, donnent naissance à des animalcules particuliers, que la simple humidité développe.

Ainsi, ou la vie est répandue par-tout, ou la matière inanimée est capable de s’organiser, de vivre, de sentir.

Il y a plus : l’art peut reproduire les végétaux, à l’aide de plusieurs de leurs parties, qui, dans l’ordre naturel, ne sont pas destinées à cette fonction.