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Quoiqu’il diminue dans tous, la puissance digestive, il augmente souvent le besoin de manger chez ceux qui sont habitués à de rudes travaux. La nourriture leur devient plus nécessaire, comme excitant.

Le sommeil, que l’on peut regarder comme le dernier terme du repos, n’est point un état passif du cerveau : c’est une véritable fonction qu’il remplit.

Un certain degré de lassitude porte au sommeil ; un degré considérable de foiblesse l’empêche.

Il accumule et transmet du centre cérébral aux autres parties, un nouveau degré d’excitabilité.

Il fait affluer le sang vers la tête.

Aussi, l’excès abusif du sommeil use et débilite le cerveau.

Enfin, les organes ne s’endorment pas tous à-la-fois ; et leurs rapports avec le centre cérébral sont altérés, et varient.

§. XVI.

Le travail est aussi un article important du régime. Il n’est pas seulement la source de toute richesse ; il est celle du bon sens et du bon ordre.

Mais les diverses espèces de travaux diffèrent par les instrumens qu’ils exigent, par les matériaux qu’ils façonnent, par les objets qu’ils présentent, par les situations où ils mettent ceux qui s’y livrent.

Il n’est pas nécessaire d’entrer dans beaucoup de détails, pour prouver que, par toutes ces circonstances, ils doivent produire des impressions et des résultats différens.