Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/610

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elle est trop forte, elle hâte et exalte notre sensibilité, au détriment de la force musculaire. De ce défaut d’équilibre, dérivent un grand nombre des inclinations des peuples des pays chauds.

§. VII.

Au contraire, le froid, quoique sédatif direct, donne, quand il est modéré et passager, du ton aux organes et de l’activité à la vie, parce qu’il s'établit une réaction tandis que, s’il est violent et prolongé, il produit la suffocation de la circulation des humeurs, et bientôt la gangrène et la mort parce que la vie ne peut pas réagir suffisamment contre l’engourdissement qu’il cause.

Mais, si elle parvient à le surmonter, il s’établit une série de mouvemens, qui finissent par nécessiter beaucoup d’action et de consommation d’alimens, peu de réflexion, une sensibilité émoussée, et une grande force musculaire.

Les hommes des pays chauds, s’accoutument par degrés aux climats froids ; et une fois parvenus aux zones polaires, s’ils redescendent vers l’équateur, ils tombent dans la langueur et le dépérissement.

§. VIII.

La plupart des effets de l’air sec, ou humide, dépendent de l’accroissement, ou de la diminution de son ressort.

Mais, outre cela, sa sécheresse favorise d’abord la transpiration ; ensuite si elle est extrême, elle la dérange la supprime, et produit un mal-aise et une