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Le développement et la force, ou la foiblesse relatives de certains organes ;

Leurs communications sympathiques ;

Enfin, l’action des maladies sur le moral, même avant que cette action vicieuse devienne, ou délire, ou manie.

§. vi.

Pour pousser plus loin ces recherches, il faut surtout étudier les organes particuliers du sentiment.

Des expériences directes ont montré que ce sont bien véritablement les nerfs qui sentent ;

Que c’est dans le cerveau, dans la moelle alongée, et vraisemblablement aussi dans la moelle épinière, que l’individu perçoit les sensations ;

Et que l’état des viscères abdominaux influe fortement sur la formation de la pensée.

Beaucoup d’observations éparses jettent du jour sur plusieurs conséquences de ces vérités générales.

Ainsi, il est prouvé que la connoissance de l’organisation répand déjà beaucoup de lumières sur celle de la formation des idées.

Il faut encore qu’elle fournisse les bases de la morale.

La saine raison ne peut les chercher ailleurs : car les rapports des hommes dérivent de leurs besoins ; et leurs besoins moraux ne naissent pas moins de leur organisation, que leurs besoins physiques, quoique moins directement.

L’usage des signes de nos idées nous est nécessaire pour penser : et leur emploi fait naître en nous cette disposition appelée sympathie, par laquelle l’homme