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des vérités relatives à la manière de sentir générale de la nature humaine.

Mais cette manière de sentir n’est pas toujours exactement la même.

Elle est différente entre les individus, suivant le sexe, et suivant l’organisation primitive, ou le tempérament.

Elle varie dans le même individu, suivant l’âge, et suivant l’état de santé, ou de maladie.

Elle est modifiée dans tous, par le climat et par l’ensemble des habitudes physiques, ou le régime.

C’est là ce que doivent méditer le philosophe, le moraliste et le législateur ; c’est ce qu’avoient déjà observé les anciens.

§. iv.

Ils avoient distingué quatre tempéramens, ou constitutions physiques différentes, auxquelles correspondoient des dispositions morales analogues.

Ils appeloient tempérament tempéré par excellence, celui qui est formé par le mélange le plus heureux des quatre autres.

C’est une espèce de beau idéal, dont se rapprochent plus ou moins, tous les tempéramens tempérés réellement existans.

§. v.

Les modernes ont perfectionné et rectifié cette doctrine ; ils n’ont pas tout attribué à certaines humeurs.

Ils ont pris en considération la prédominance, ou des forces sensitives, ou des forces motrices ;

La proportion des solides et des fluides ;