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et le rénovateur de l’esprit humain, s’étoit occupé d’une manière particulière de la physique animale.

On en peut dire autant de Descartes.

Hobbes, l’élève de Bacon n’avoit pas cet avantage. Mais il est éminemment remarquable par la perfection de son langage.

Locke, au contraire, qui a fait faire tant de progrès à la philosophie rationnelle, avoit étudié l’homme physique.

Charles Bonnet étoit encore meilleur naturaliste que métaphysicien.

Il est à regretter que ce genre de mérite ait manqué à Helvélius et à Condillac.

§. iii.

La sensibilité est le dernier terme des phénomènes qui composent ce que nous appelons la vie ; elle est le premier de ceux dans lesquels consistent nos facultés intellectuelles : ainsi, le moral n’est que le physique considéré sous un autre point de vue.

Du moment que nous sentons, nous sommes ; nous connoissons notre existence.

Et dès que nous avons pu nous assurer que la cause de nos impressions réside hors de nous, nous avons une idée de ce qui n’est pas nous.

La différence de nos impressions nous apprend la différence qui existe entre leurs causes, du moins relativement à nous.

Il n’existe pour nous de causes, que celles qui peuvent agir sur nos moyens de sentir ; et de vérités, que