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rendu compte des moyens, et même de nous être fait une idée précise du but que nous devons atteindre.

C’est la marche constante de l’homme : elle se retrouve dans tous ses travaux.

La philosophie rationnelle et la physiologie, ont toujours marché de front.

§. ii.

Les premiers sages de la Grèce cultivèrent la médecine, la logique et la morale.

Pythagore, Démocrite, Hippocrate, Aristote et Épicure, fondèrent aussi leurs systêmes rationnels et leurs principes moraux, sur la connoissance physique de l’homme.

On n’a point les écrits de Pvthagore : mais la doctrine de la métempsycose et celle des nombres, prouvent qu’il avoit bien observé les éternelles transmutations de la matière, et la périodicité constante da toutes les opérations de la nature.

On ne connoît pas davantage les écrits de Démocrite : mais, puisqu’il faisoit des dissections, il sentoit le prix de l’observation et de l’expérience.

Nous connoissons mieux Hippocrate. Ses écrits nous prouvent qu’il avoit, comme il le dit lui-même, porté la philosophie dans la médecine, et la médecine dans la philosophie.

Aristote est également recommandable par ses observations et par ses théories.

Épicure suivit les traces de Démocrite. Mais il fit un emploi vicieux du mot volupté.

Bacon, le restaurateur de l’art du raisonnement