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§. IX.

Parmi les émanations dont l’air atmosphérique se charge dans diverses circonstances, il faut compter d’abord les fluides aériformes, dont le mélange peut altérer considérablement ses caractères et ses effets. La chimie moderne, à l’aide de l’art expérimental qu’elle perfectionne chaque jour, est venue à bout de résoudre l’air dans ses élémens constitutifs ; de le faire de toutes pièces, pour me servir de l’expression d’un homme de génie[1] ; de le ramener à la condition des corps sur lesquels, en imitant la nature, l’homme exerce la puissance la plus étendue, celle, en quelque sorte, de créateur. Deux gaz élémentaires entrent dans la composition de l’air atmosphérique : leurs proportions sont déterminées ; et la combinaison n’est fixe et durable qu’autant que ces justes rapports s’y trouvent observés exactement. La surabondance de l’un, ou de l’autre gaz, n’y peut être que momentanée. Dans les mouvemens continuels de

  1. Rouelle l’ainé