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produire de semblables résultats, sans accroître l’activité du système nerveux, sans étendre, ou rendre plus vive la faculté de sentir.

Telle est l’influence la plus ordinaire des maladies. Cependant, toutes n’augmentent pas ainsi la sensibilité : quelques-unes, au contraire, la débilitent et l’émoussent. La plupart des affections du système absorbant et de l’organe cellulaire, et même une classe entière de celles des nerfs et du cerveau frappent immédiatement, ou médiatement, de stupeur les facultés sentantes, sans rabaisser au même degré, les forces musculaires et motrices. Bien plus, il en est dont l’effet direct est d’accroître ces dernières forces au-delà de toute proportion. Les maladies épileptiques, par exemple, offrent presque toujours les mouvemens convulsifs les plus puissans, joints à l’hébétation profonde du système sensitif. À la suite de ces fièvres aiguës qui remplissent les fonctions de crises, à l’égard d’autres maladies antérieures, les rapports mutuels de puissance et d’action entre les deux systèmes sentant et moteur, changent ordinairement en faveur du dernier : et quoique la sensibilité ne