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aux enfans, à travers une longue succession d’années. Mais il est évident que cette dernière classe rentre dans celle des tempéramens primitifs ou naturels. En effet, la nature est pour nous l’état, ou l’ordre présent des choses, quelques changemens, ou quelques altérations qu’elles aient pu d’ailleurs subir, dans les temps antérieurs : elle ne peut être à nos yeux, l’état primordial, presque toujours nécessairement inconnu ; elle est uniquement l’ordre fixe des choses, tel que le passé nous l’a transmis. Il faut donc entendre par tempérament naturel, celui qui naît avec les individus, ou dont ils apportent les dispositions en venant au jour ; et par tempérament acquis, celui qui se forme chez les individus, par la longue persistance des impressions accidentelles auxquelles ils sont exposés.

Aux différentes époques de la vie, le système contracte de nouvelles dispositions : les fonctions des organes ne s’exécutent pas de la même manière ; il s’établit entr’eux de nouveaux rapports. Dans les deux sexes, l’aptitude aux diverses impressions, et la tendance aux mouvemens analogues, ne sont pas les mêmes ; les diverses habitudes orga-