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duré plus long-temps ; et qu’ainsi la répétition fréquente des mêmes impressions, et des mouvemens qui s’y rapportent, est capable de modifier beaucoup l’action des organes, et même les dispositions primitives de la sensibilité.

Si donc les causes de certaines impressions agissent assez fréquemment, ou durant un temps assez long, sur le système, elles pourront changer ses habitudes et celles des organes ; elles pourront conséquemment introduire les dispositions accidentelles, ou les tempéramens nouveaux, que ces habitudes constituent. Telle est la véritable source des tempéramens acquis.

Les dispositions accidentelles étant susceptibles de se fortifier de plus en plus, de se fixer, de se transmettre dans les races, les tempéramens acquis sembleroient pouvoir être considérés sous deux points de vue différens : je veux dire, comme produits éventuellement chez les individus, sans qu’on puisse en trouver le germe particulier dans leur organisation originelle ; ou comme développés lentement et successivement dans les générations, confirmés par l’action constante de leurs causes, et transmis des pères