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principaux dangers qui les environnent, n’en traînent pas moins habituellement, une vie languissante et timide, qui glace toutes leurs facultés et les décourage dans tous leurs travaux. Ainsi donc, comme on ne peut y demeurer que retenu par la verge du despotisme, ou par les fureurs de l’avarice et l’avidité forcenée du gain, il est aisé de concevoir que ces circonstances physiques doivent nécessairement produire à la longue, dans le moral, la plus dégoûtante dégradation.

Buffon, dans ses admirables tableaux des caractères propres aux diverses températures, et des formes principales qu’elles impriment à la nature vivante, n’a pas manqué de recueillir les faits relatifs à l’influence des climats humides. Il a prouvé qu’ils détériorent en général, la constitution de tous les animaux terrestres, autres que les insectes et les reptiles ; mais que nul animal n’en éprouve au même degré que l’homme, les atteintes énervantes. Il observe que la puissance de reproduction, ainsi que le penchant au plaisir de l’amour, en sont particulièrement affaiblis : et ce génie, toujours éminemment philosophique dans ses vues,