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Unie à la chaleur, l’humidité de l’air débilite d’une manière plus profonde et plus radicale encore. La grande insalubrité du Bender-Abassi, des environs de Venise, des marais Pontins, de l’île Saint-Thomé, de la Guiane, de Porto-Belo, de Carthagène, etc., dont on peut voir les effrayans tableaux dans les Voyageurs et dans les Médecins, tient évidemment à cette combinaison fatale de la chaleur et de l’humidité. Une vieillesse précoce, des affections hypocondriaques désespérées, des éruptions éléphantiasiques et lépreuses, des fièvres intermittentes du plus mauvais caractère, des fièvres continues, nerveuses, malignes et pestilentielles, en sont les effets en quelque sorte inévitables[1] : et, dans ces pays malheureux, les personnes qui, par la force de leur constitution, ou par un régime très-attentif, trouvent le moyen d’échapper aux

  1. Je ne parle pas même ici de ces vents pestiférés, qui souillent sur les bords du golfe Persique, depuis le 15 juin jusqu’au 15 d’août, et qui tuent presque subitement, les voyageurs enveloppés dans leurs tourbillons, en laissant les cadavres dans un état de gangrène sèche générale. (Voyez Chardin : Voyage eu Perse.)