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la sienne sur eux est totalement intervertie ; de sorte que tantôt le même viscère semble faire tous les frais de la pensée, et tantôt il n’y prend aucune part.

Voilà, dis-je, des faits constans, qui s’offrent sans cesse à l’observation.

§. ii.

Mais pour bien entendre la question qui fait le sujet de ce Mémoire, il est nécessaire d’entrer dans quelques détails.

La grande influence de ce qu’on appelle le moral, sur ce qu’on appelle le physique, est un fait général incontestable : des exemples sans nombre la confirment chaque jour ; et tout homme capable d’observer, en a retrouvé mille fois les preuves en soi-même. Plusieurs auteurs de physiologie et plusieurs moralistes ont recueilli les traits les plus capables de mettre dans tout son jour, cette puissance des opérations intellectuelles et des passions, sur les divers organes, et sur les diverses fonctions du corps vivant. Il n’est aucun de nous, qui ne puisse ajouter de nouveaux traits à ces recueils. Les hommes les plus grossiers et les plus crédules parlent eux-