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On ne doit donc pas s’étonner que les opérations dont l’ensemble porte le nom de moral, se rapportent à ces autres opérations qu’on désigne plus particulièrement, par celui de physique, et qu’elles agissent et réagissent les unes sur les autres, voulût-on d’ailleurs regarder les diverses fonctions organiques, comme déterminées par deux, ou plusieurs principes distincts.

Mais il s’en faut beaucoup que la différence des opérations prouve celle des causes qui les déterminent. Deux machines sont mises en mouvement par le même principe d’action ; et leurs produits n’offriront peut-être aucun trait de ressemblance : il suffit pour cela, que l’organisation de ces machines diffère. Et réciproquement, deux principes d’action très-divers peuvent être appliqués tour-à-tour à la même machine, sans altérer aucunement ses produits. Les fonctions assignées au poumon, à l’estomac, aux organes de la génération, à ceux du mouvement progressif et volontaire, sont très-différentes sans doute : est-ce un motif de chercher dans le corps vivant, autant de causes actives que d’actes, ou d’opérations ? D’y multiplier les principes avec les phéno-