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chez les sujets fort sensibles, un état de mal-aise et d’inquiétude, une disposition singulière à l’impatience et à l’emportement, une difficulté, plus ou moins grande, de fixer leur attention sur le même objet, et par suite, une mobilité fatigante d’esprit.

Dans certains pays, où la sécheresse de l’air et le vent du Nord règnent habituellement, quelques médecins instruits et bons observateurs ont regardé comme pouvant devenir utile à la santé des habitans, ce qui par-tout ailleurs, imprime à l’air un caractère constant et général d’insalubrité : je veux dire les amas d’eaux stagnantes, les cloaques boueux, les ordures humides dispersées dans les rues. Ces médecins ont vraisemblablement poussé trop loin leurs assertions à cet égard : mais ce qu’il y a de certain, c’est que dans les lieux auxquels se rapportent leurs observations, ni les exhalaisons des eaux stagnantes, ni celles des cloaques, ni celles même des matières les plus corrompues et les plus fétides, ne produisent leurs effets accoutumés. L’air, avide d’humidité, l’enlève et l’absorbe sans cesse ; il s’empare de toutes les matières susceptibles d’être dissoutes dans son sein ; il vola-