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duire en tous temps, sur-tout lorsque le silence des sens externes diminue considérablement les probabilités de nouvelles associations.

Une impression particulière venant à retentir, pendant le sommeil, dans l’organe cérébral, soit qu’elle ait été reçue par lui, directement, au sein même de sa pulpe nerveuse ; soit qu’elle arrive des extrémités sentantes qui vivifient les organes intérieurs : il peut s’ensuivre aussi-tôt de longs rêves très-détaillés, dans lesquels des choses qui sembloient presque effacées du souvenir, se retracent avec une force et une vivacité singulière. La compression du diaphragme, le travail de la digestion, l’action des organes de la génération, rappellent souvent, ou des événemens anciens, ou des personnes, ou des raisonnemens, ou des images de lieux qu’on avoit entièrement perdus de vue : car il n’est pas vrai que les rêves ne soient relatifs qu’aux objets dont on s’occupe habituellement pendant la veille. Sans doute les associations de ces objets, avec des impressions dont l’accoutumance rend le retour plus probable, fait qu’ils doivent eux-mêmes se représenter plus facilement à l’esprit : mais